« Quand tu aides les plus fragiles, ça aide tout le monde »

L'encadrant technique, pédagogique et social

Accompagnant les salarié·es en transition professionnelle au quotidien, l’encadrant·e technique, pédagogique et social occupe une place centrale dans le parcours des personnes qui entrent, et qui sortent, du Gabion.

En 2024, Le Gabion a accueilli 40 travailleur·ses en contrat d’insertion sur son site.
Quatre jours par semaine, Ils et elles partent travailler sur un chantier : restauration d’un mur en pierre sèche, décroûtage d’un pied de mur en ciment, enduit de façades…
La plupart d’entre eux n’ont aucune expérience dans le bâtiment : ils et elles vont apprendre des gestes techniques, mais aussi et surtout une posture générale de travail qui leur permettra ensuite de s’insérer dans d’autres entreprises.

En quoi consiste ce métier ?

Raphaël Pfister : « Je suis un maçon du bâti ancien. Je suis le chef de chantier : je parle au client, je fais des devis, et je veille à l’organisation du chantier (phasage, calendrier, approvisionnement des matériaux, choix des techniques…). Je suis aussi chef d’équipe. J’amène les personnes à travailler avec moi, et pour moi. Il faut une certaine dose de leadership pour cela.
Mais je ne suis pas que cela. Je suis enfin, et surtout, un encadrant. Mon boulot, c’est d’amener des personnes, qui ne sont pas du bâtiment, à réaliser un chantier, le plus souvent en maçonnerie. Cela signifie composer avec une notion du temps sensiblement différente de celle d’aujourd’hui, être patient, et bien entendu être pédagogue. »

Le travail autour de l’attitude générale est important : apprendre d’abord à observer, à faire attention à ce qui se passe autour de soi. Puis comprendre les intérêts du travail en équipe : chacun à son poste de relai pour être efficace ensemble. Ensuite, prendre des initiatives : repérer où il y a un besoin, et y répondre.

L’encadrant·e technique, pédagogique et social a une double mission : en tant que professionnel du bâtiment, il veille au bon déroulé du chantier, et en tant qu’accompagnant social, l’humain est au cœur de son travail.

Ta motivation du matin ?

Raphaël Pfister : « Cela relève de l’intérêt général : quand les personnes travaillent, on crée de la richesse. On répond à la demande de productivité. On participe aussi à la réussite des personnes, en leur permettant ensuite d’être autonome et de s’assumer pleinement. »

« Nous sommes des maçons, certes, mais nous ne fonctionnons pas comme une entreprise du bâtiment classique. Nos clients doivent avoir conscience que nous sommes de très bons techniciens, et que leur chantier sera réalisé au mieux, mais avec les aléas d’une entreprise sociale : délais différents, imprévus réguliers… » Mathieu Dugay, coordinateur et encadrant. « On sort d’un rapport strictement économique de rentabilité, avec les chantiers d’insertion on peut privilégier la qualité sur la quantité et le soin qu’on peut apporter au travail. »

« L’insertion par l’économique, ça marche » déclare Raphaël Pfister, encadrant technique et social et formateur depuis 15 ans. Le Gabion affiche un taux élevé de sortie dynamique (73 %), ce qui signifie une sortie avec à la clef un CDI ou CDD de plus de 6 mois, une entrée en formation, un diplôme ou une levée de frein à l’emploi (une RQTH, un logement…).

Propos recueillis par Virginie

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